CONFESSION

Texte extrait de : Enseignement de la foi chrétienne orthodoxe (Catéchisme orthodoxe), Bucarest 1952, rééd. Iași, 1996

La Pénitence est le Saint Sacrement par lequel le croyant reçoit de Dieu Lui-même le pardon des péchés qu’il a confessés au prêtre, avec contrition du cœur.

Quand ce Saint Sacrement a-t-il été institué ?
Le Sauveur a promis ce Sacrement aux Saints Apôtres lorsqu’il leur a dit : « Amen, je vous le dis : tout ce que vous lierez sur terre sera lié dans les cieux et tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans les cieux » (Matthieu 18, 18 ; 16, 19). Il l’a institué après sa Sainte Résurrection par les mots : « Recevez le Saint-Esprit ; ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus » (Jean 20, 22-23).
Le pouvoir de lier et de délier les péchés appartient seulement à notre Sauveur Jésus-Christ, comme il l’a prouvé avec les miracles (Luc 5, 20), mais Il a donné ce pouvoir aux Apôtres (Jean 20, 21-23), et à travers eux aux évêques et prêtres. La pénitence prêchée par Saint Jean Baptiste et la confession des péchés qui avaient lieu à cette époque (Marc 1, 4-5) ont préfiguré la pénitence et la confession chrétienne.

Quelles sont les conditions pour que les péchés soient pardonnés par ce Sacrement ?
Ces conditions sont : un profond regret pour les péchés commis, leur confession au prêtre avec la détermination de ne plus pécher, une foi forte en Christ et l’espérance dans Sa miséricorde.

Qu’est-ce que le déliement ?
Le déliement est le pardon parfait des péchés et la remise du pénitent sous la puissance de la grâce. Voici ce que dit Saint Jean Chrysostome au sujet du pouvoir de délier, confié aux prêtres :
« Les habitants de la terre, menant leur vie ici-bas, ont été honorés de la confiance de gérer les choses célestes ; ils ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux anges ni aux archanges. Il ne leur a pas dit : “Tout ce que vous lierez sur terre sera lié dans les cieux et tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans les cieux”. Les rois de la terre ont le pouvoir de lier, mais seulement les corps. Cependant, la chaîne que Dieu a donnée aux prêtres atteint l’âme et elle est longue jusqu’aux cieux. Ce que font les prêtres ici-bas, Dieu le confirme dans les cieux et le Seigneur approuve la décision de ses serviteurs. Quoi d’autre leur a-t-il donné sinon un pouvoir céleste ? « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus » (Jean 20, 23). Quelle autorité pourrait être plus grande que celle-ci : « Le Père a donné au Fils tout le jugement » (Jean 5, 22). Et je vois que tout ce pouvoir a été donné aux prêtres par le Fils » (Saint Jean Chrysostome, Sur le sacerdoce, 3, 5, Migne, P. G., XLVIII, col. 643 ; voir aussi Saint Jean Chrysostome, Saint Grégoire de Nazianze et Saint Ephrem le Syrien, Sur le sacerdoce, trad. Pr. D. Fecioru, Bucarest, 1987, p. 59.)

Qui peut entendre les confessions et pardonner les péchés ?
Seul celui qui a le pouvoir et le droit de délier, c’est-à-dire l’évêque et le prêtre, car ce n’est qu’aux apôtres et à leurs successeurs, les évêques et prêtres, que le Christ a donné le pouvoir et le commandement de lier et de délier les péchés des hommes (Matthieu 18, 18 ; Jean 20, 21-23). Le Canon 102 du Concile de Trullo prévoit l’obligation des prêtres d’examiner la nature des péchés confessés, afin de prescrire des remèdes appropriés.
Le prêtre détient ce pouvoir en vertu de la grâce de son ordination sacerdotale, et le droit de l’exercer il l’acquiert par l’ordination en tant que père spirituel. Il est bon de ne pas changer de confesseur, sauf en cas de grande nécessité, par exemple lorsqu’un prêtre est remplacé ou lorsque l’on déménage dans une autre paroisse.

Qui doit se confesser ?
Tous doivent se confesser, même ceux à qui il semble qu’ils ne péchent en rien. Ainsi nous enseigne Saint Jean l’Évangéliste, le disciple bien-aimé du Seigneur :
« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1, 8-9).
Il convient tout particulièrement aux malades de se soucier de se confesser et de se communier, afin que la fin ne les surprenne pas sans préparation, c’est-à-dire sans confession et sans soins.

Comment doit être faite la confession des péchés, c’est-à-dire la confession ?
La confession des péchés devant le prêtre doit être :
a) Complète, c’est-à-dire qu’elle doit couvrir tous les péchés commis après le baptême ou, plus précisément, depuis la dernière confession, et ne pas cacher quoi que ce soit des actes commis ;
b) Sincère et faite de bon cœur ;
c) Secrète (faite en privé) ;
d) Avec humilité et contrition, c’est-à-dire avec un regret des péchés commis et un désir sincère de ne plus les commettre. Une simple énumération des péchés sans véritable repentance et sans volonté de s’amender ne procure pas le pardon des péchés, car le Seigneur dit : « Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de la même manière » (Luc 13, 5).
Tout est de faire en sorte que, entre une confession et une autre, le chrétien s’efforce de redresser sa vie, se perfectionnant toujours davantage dans la vertu.

Quand et combien de fois par an devons-nous nous confesser ?
La confession n’est pas liée à des dates ou des moments précis dans l’année. Nous pouvons aller voir notre prêtre chaque fois que nous ressentons le besoin de soulager notre âme du fardeau du péché, ou de recevoir le réconfort de la grâce et l’espoir du pardon. Plus nous nous confessons souvent, mieux c’est.
En règle générale, cependant, la confession est liée aux périodes de jeûne. C’est pourquoi le quatrième commandement de l’Église nous enseigne de nous confesser quatre fois par an, c’est-à-dire pendant les quatre jeûnes : celui de Pâques, de Noël, de la Sainte Mère de Dieu et des Saints Apôtres. Les plus avancés dans la piété et la vertu devraient se confesser chaque mois, tandis que les autres au moins une fois par an, et spécialement pendant le Grand Carême. Mais il ne faut pas repousser cette obligation chrétienne à la dernière semaine du Carême, comme cela arrive souvent ; car alors le prêtre est occupé par les offices sacrés et nous n’avons pas assez de temps pour remplir le canon qui nous sera donné. Il est préférable de se précipiter vers le prêtre dès la première semaine du Carême, pour avoir du temps pour se corriger et se purifier, afin de recevoir dignement la Sainte Communion. Car c’est pour cela que le Carême a été institué, étant une période de pénitence et de correction.

Quel est le lieu le plus approprié pour faire la confession ?
C’est l’église, et devant l’icône du Christ Sauveur. Seuls les malades, ou ceux qui ne peuvent pas se rendre à l’église, peuvent être confessés à domicile.

Comment se déroule le service de la confession et du déliement des péchés ?
Le prêtre, vêtu de l’épitrachilion et du felon, prononce les prières habituelles, le Psaume 50 (le psaume de la confession et de la pénitence), les tropaires de l’humilité, puis deux prières dans lesquelles il demande à Dieu de pardonner les péchés de celui qui se confesse. Ensuite, le pénitent confesse ses péchés, soit en répondant aux questions posées par le prêtre, soit en les énumérant de manière libre. Puis, le pénitent incline la tête sous l’épitrachilion

Que sont les épitimes ou canons de confession et quel est leur but ?

Les épitimes (ou canons ou pénitences) sont des moyens de pénitence donnés par le prêtre au pécheur qui se confesse, tels que : prières, métanies, visites des églises, œuvres de charité, jeûnes, abstinences de certains aliments ou actes, et autres. L’épitimie la plus sévère est l’interdiction de recevoir la communion pendant un certain temps. Les épitimes ne visent pas à punir le pécheur, mais à expier les péchés et à corriger le pécheur ; elles sont des aides, des exercices pour renforcer la vertu et éloigner du péché.

Avec quel autre Sacrement la Pénitence est-elle étroitement liée ?
Avec la Sainte Communion, car, en règle générale, la communion ne peut avoir lieu sans confession (mémento des péchés), et ceux qui se confessent le font dans le but de communier.


[1] Confession orthodoxe, partie I, question 90, trad. citée, p. 87.