LA HIERONTONIE

Texte extrait de : Învățătură de credință creștină ortodoxă (Catéchisme orthodoxe), Bucarest 1952, rééd. Iași, 1996

La Hiérontonie ou Sacrement de la Prêtrise

La Hiérontonie ou Prêtrise est le Sacrement par lequel ceux qui sont spécifiquement préparés reçoivent, par l’imposition des mains et la prière de l’Archevêque, la puissance de prêcher la parole de Dieu, de sanctifier par les Saints Sacrements et les services liturgiques, et de guider les fidèles vers le salut (Matthieu 28, 19-20).

Le mot hiérontonie est un terme grec qui se traduit par : choix par l’imposition des mains. Ainsi, tout don de grâce lié aux degrés de la prêtrise est donné par l’imposition des mains de l’Évêque.

Par le Sacrement de la Hiérontonie, l’Église établit les trois degrés ou états de la prêtrise, à savoir (du bas vers le haut) : le diaconat, la prêtrise et l’épiscopat. L’accès aux degrés supérieurs ne se fait qu’après avoir passé par les degrés inférieurs, c’est-à-dire : celui qui est ordonné prêtre doit d’abord être ordonné diacre, puis prêtre.

Qu’est-ce que la hiérontonie et la hiérothésie ?

Chacun des trois degrés de la prêtrise a sa propre règle d’ordination. Celui qui souhaite être ordonné diacre doit d’abord passer par deux autres degrés, à savoir : la fonction de lecteur et d’ipodiacre. Ceux-ci sont conférés par hiérothésie, un terme signifiant simplement imposition des mains. La hiérothésie n’est pas la même chose que la hiérontonie. La hiérontonie désigne l’ordination à un des trois degrés de la prêtrise, tandis que la hiérothésie désigne l’attribution d’un service liturgique inférieur ou de certains grades honorifiques dans la hiérarchie ecclésiastique.

Celui qui est ordonné diacre est donc d’abord ordonné lecteur, puis ipodiacre.

Quand le Sauveur a-t-il institué ce Sacrement ?

Le Sauveur a institué ce Sacrement dès le premier jour de Sa Résurrection, par ces mots adressés aux Apôtres : « Comme le Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie. Et, ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ; à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean 20, 21-23). Ici, il n’est pas précisé que l’aspect visible du Sacrement, à savoir l’imposition des mains et la prière, a été ordonné par le Seigneur, mais la Sainte Écriture nous enseigne que la prêtrise se donne par l’imposition des mains (Actes 14, 23 ; 1 Tim. 4, 14 ; 5, 22), et que c’est l’œuvre de l’Esprit Saint, comme le dit l’Apôtre Paul aux prêtres d’Éphèse : « Prenez garde à vous-mêmes et à toute l’Église, dans laquelle l’Esprit Saint vous a établis évêques pour paître l’Église de Dieu » (Actes 20, 28).

Sur quoi reposent les trois pouvoirs de la prêtrise : enseignement ou prédication, sanctification et direction ?

Le pouvoir d’enseignement ou de prédication de la parole de Dieu a été donné par le Sauveur en même temps que celui de sanctifier et de guider, par ces mots : « Allez, faites des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 19-20).

Le pouvoir sanctifiant a été indiqué aussi par les paroles de la Cène : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22, 19 ; 1 Cor. 11, 24-25). L’Apôtre Paul parle aussi du pouvoir sanctifiant de la prêtrise : « Que chaque homme nous considère comme des serviteurs de Christ et des intendants des mystères de Dieu » (1 Cor. 4, 1).

Le pouvoir de direction spirituelle a été concrètement exprimé par les paroles : « Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette » (Luc 10, 16). Saint Grégoire le Théologien dit du pouvoir de direction de la prêtrise qu’il est « l’art des arts » et « la science des sciences ».

Combien de degrés la prêtrise sacrée comporte-t-elle ?

La hiérarchie ecclésiastique ou prêtrise sacramentelle comporte trois degrés :

  1. Le degré épiscopal qui vient directement des Apôtres, par la succession apostolique, et possède la plénitude des trois pouvoirs : enseigner, sanctifier et gouverner l’Église ;
  2. Le degré de prêtre qui reçoit ces trois pouvoirs de l’Évêque, mais sans le droit d’ordonner ni de sanctifier le Saint Chrême et le Saint Antimins ;
  3. Le degré diaconal qui reçoit dans le Sacrement de la hiérontonie, de l’Évêque, le pouvoir d’aider l’Évêque et le prêtre, sans pouvoir accomplir seul les Saints Sacrements et les Offices liturgiques.

Ces trois degrés sacrés de la hiérarchie ecclésiastique, conférés par le Sacrement de la Hiérontonie, sont confirmés par la Sainte Écriture et la Sainte Tradition. L’Apôtre Paul a établi Tit comme évêque en Crète et Timothée comme évêque à Éphèse. Il écrit entre autres au premier : « C’est pour cela que je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre les choses qui restent à faire, et que tu établisses des prêtres dans chaque ville, comme je t’ai ordonné » (Tite 1, 5). Il conseille au second : « Ne mets les mains sur personne à la hâte » (1 Tim. 5, 22). Ces textes montrent qu’à l’époque de l’Apôtre Paul, les degrés épiscopal et prêtre existaient. Les Actes des Apôtres nous disent que l’Apôtre Paul et Barnabé ont ordonné des prêtres à Lystre, Iconium, Derbe et Antioche (Actes 14, 20, 21, 23). Le même texte du Nouveau Testament nous montre comment a été institué le degré diaconal, par l’élection et l’ordination des sept diacres dans l’Église de Jérusalem, à leur tête se trouvait Saint Étienne : « Ils les placèrent devant les Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains » (Actes 6, 6). Les Saints Pères témoignent continuellement des trois degrés de la prêtrise. Saint Ignace écrit aux Traliens : « Que tous honorent les diacres comme Jésus Christ, les évêques comme l’image du Père, et les prêtres comme le conseil de Dieu et l’assemblée des Apôtres. Sans eux, il n’y a pas d’Église » (Saint Ignace, 3, 1, Funk, 1, p. 244 ; Écrits des Pères Apostoliques, p. 171). Le Sacrement de la hiérontonie ne se répète pas pour la même personne dans le même degré.

Qui a le droit d’accomplir les hiérontonies et les hiérothésies ?

Tant les hiérothésies préalables au diaconat que les hiérontonies sont accomplies uniquement par l’Évêque (Archevêque).

Où se font les hiérontonies et hiérothésies ?

Les hiérontonies et hiérothésies, selon les canons, se réalisent uniquement dans l’église. En effet, les hiérontonies se font à l’intérieur du sanctuaire, devant l’Autel, tandis que les hiérothésies se font devant l’Autel, au lieu devant les portes royales.

Quand se font les hiérontonies et hiérothésies ?

L’ordination d’un prêtre et d’un évêque se fait uniquement lors de la Liturgie complète, c’est-à-dire lors de la Liturgie de Saint Jean Chrysostome ou celle de Saint Basile. L’ordination d’un diacre peut se faire aussi lors de la Liturgie des Dons Préalablement Sanctifiés. Il est impossible d’ordonner plusieurs personnes au même degré lors d’une même Liturgie, mais plusieurs hiéro

[1] Saint Siméon de Thessalonique, Réponse à la question 25, trad. roum., p. 318 et l’Arhieraticon (édition 1926, p. 12).
[2] Saint Siméon de Thessalonique, Réponse à la question 39, trad. roum., p. 322.